Greffe historique en Chine : un rein de cochon sauve une patiente

1744965397657 China Minutes Sha Liu

Un pas de géant vient d’être franchi dans le domaine de la transplantation d’organes. En mars dernier, une équipe médicale chinoise a réalisé avec succès une greffe de rein de cochon génétiquement modifié sur une patiente humaine. Un exploit scientifique qui ouvre de nouveaux espoirs pour des millions de malades en attente de greffe.

Un rein de cochon pour sauver une vie humaine

Le 6 mars, à l’hôpital Xijing de l’Université médicale de l’armée de l’air, les chirurgiens ont transplanté un rein de cochon modifié génétiquement sur une patiente de 69 ans atteinte d’insuffisance rénale terminale. Dès que la circulation sanguine a été rétablie, le rein s’est coloré en rose… puis a commencé à produire de l’urine.

Six jours après l’opération, l’état de la patiente était stable, avec une fonction rénale satisfaisante : son débit urinaire sur 24 heures avait atteint plus de 5 litres et son taux de créatinine — un indicateur clé du fonctionnement des reins — était revenu à la normale dès le troisième jour.

Il s’agit de la cinquième greffe de rein de cochon réussie dans le monde, et de la toute première en Asie. Cette prouesse médicale fait suite à une autre première mondiale signée par le même hôpital en janvier : la transplantation d’un foie entier de cochon chez un receveur en état de mort cérébrale.

De la souffrance à l’espoir

La patiente, diabétique et hypertendue depuis plus de 30 ans, vivait sous dialyse depuis huit ans, sans possibilité de recevoir un rein humain compatible à cause d’une forte sensibilité immunitaire. Son état s’est aggravé après un AVC et un infarctus.

Son fils, qui l’a accompagnée sans relâche, la portant chaque jour dans les escaliers de leur immeuble sans ascenseur, a fait le choix audacieux d’accepter cette greffe expérimentale. « Quelqu’un devait bien faire le premier pas vers la lune. C’est notre saut de la foi, pour que d’autres puissent avoir de l’espoir », confie-t-il. « Le soutien constant de l’équipe médicale nous a donné confiance. »

La xénotransplantation, axe de recherche prioritaire

À ce jour, quatre greffes similaires ont été réalisées chez des patients vivants aux États-Unis, dont l’un a survécu plus d’un mois. En parallèle, les chercheurs chinois ont déjà prouvé la viabilité de reins de cochon sur des singes pendant plus de six mois.

La xénotransplantation — la greffe d’organes d’animaux à des humains — repose sur la modification génétique des cochons pour rendre leurs organes compatibles. Elle représente aujourd’hui un axe de recherche prioritaire en biotechnologie pour pallier la pénurie chronique d’organes humains.

En avril dernier, l’équipe de Xijing avait déjà greffé un foie de cochon sur un patient en état de mort cérébrale. Un mois plus tard, à l’université médicale d’Anhui, une autre équipe a tenté une greffe de foie de cochon sur un patient atteint d’un cancer du foie avancé.

« La xénotransplantation pourrait devenir une solution majeure à la crise du don d’organes », affirme le professeur Dou Kefeng, qui a dirigé l’équipe de Xijing. Un espoir bien réel, désormais incarné dans un rein de cochon… et une femme encore en vie pour le prouver.

Article traduit de l’anglais et initialement publié sur China Minutes.

Photos : CNS




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