L’Institut franco-chinois de Lyon fait peau neuve

1622123739217 Chine-info Emmanuel Lincot

À l’occasion de la célébration du centième anniversaire de l’Institut Franco-Chinois de Lyon, la capitale des Gaules ouvre des espaces d’exposition consacrés à ce lieu de mémoire important pour l’histoire entre les deux pays. L’artiste Guillaume Dégé a été sollicité pour y exposer ses propres œuvres. Par ailleurs, une scénographie interactive permet au visiteur de naviguer entre les bornes tactiles pour découvrir l’histoire de la fondation de cette première université chinoise hors de Chine, les pères fondateurs du projet, le quotidien de l’Institut franco-chinois au fort Saint-Irénée de Lyon. Une découverte essentielle…

 

Entre 1921 et 1946, l’Institut Franco-Chinois a accueilli 473 étudiants. C’est Paul Joubin (1862-1941) et Li Shizeng (1881-1973) qui sont pour partie à l’origine de ce projet. Dans l’histoire intellectuelle chinoise, la création de cet Institut s’inscrit dans l’esprit réformateur du 4 mai 1919. Pour l’élite chinoise d’alors, s’inspirer de la France – la patrie de Pasteur et de Poincaré – dans le domaine des études supérieures, apparaît comme une évidence. Le projet prend corps trois ans après la fin de la première guerre mondiale. Et ce, à l’instigation de deux autres hommes : Edouard Herriot (1872-1957) et Cai Yuanpei (1868-1940). Le premier, radical de gauche est maire de Lyon. Il sait que la conurbation lyonnaise, et au-delà, la région du Rhône, ont une histoire séculaire avec l’Asie. Le Cambodge tout d’abord où la famille Michelin a ses relais. On y cultive le précieux hévéa, nécessaire à la fabrication du caoutchouc dont a besoin l’industrie du pneumatique. La Chine, enfin, avec laquelle les soyeux lyonnais négocient depuis des générations n’est pas étrangère à la région. Cai Yuanpei, lui, est alors le Recteur de l’université de Pékin.



© Muriel Chaumet - Ville de Lyon


Homme aux idées larges, grand spécialiste par ailleurs de la philosophie allemande, Cai Yuanpei fréquente tout le gotha intellectuel et artistique de l’Europe et de la Chine de l’entre-deux-guerres. L’inauguration de l’Institut a lieu en septembre 1921. Un ancien fort militaire alors réhabilité héberge les premiers étudiants. Ses frais de fonctionnement utilisent les fonds prélevés sur les réparations liées aux destructions commises, en 1900, par la révolte des Boxers. La bibliothèque de l’Institut recèle de documents rares : des revues franco-chinoises – et le visiteur peut en voir la première de couverture reproduite – mais aussi des thèses de doctorat soutenues par certains de ces étudiants dont les originaux sont conservés au fonds chinois de la Bibliothèque Municipale de Lyon. La venue, en 2014, du président chinois, Xi Jinping, à Lyon puis la mobilisation collective des élus lyonnais et d’acteurs économiques ont abouti à la création de ce nouvel institut sous la forme d’une association loi 1901 présidée par Thierry La Tour D’Artaise, PDG du groupe SEB dont l’appétence et l’expérience chinoise l’on conduit à chapeauter la structure. Son budget de fonctionnement s’élève aujourd’hui à 500 000 €. Il permet d’écrire un nouveau chapitre de l’histoire du Nouvel Institut Franco-Chinois, « un lieu de mémoire mais également d’avenir » comme aime à le préciser sa directrice, Candice Du Chayla. » 

 

 

 

Informations pratiques :

 

Nouvel Institut Franco-Chinois

2, rue Sœur Bouvier

69005 Lyon

Du lundi au vendredi de 10 h à 18 h

Le samedi sur réservation

https://www.nifc.fr/


Photo du haut © Christophe Mainguy

 

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