Face à l’épidémie de Covid-19, la communauté chinoise de France utilise ses propres ressources. Applications mobiles, importation de matériel médical, liens avec l’ambassade de Chine en France. C’est ainsi que beaucoup téléchargent l’application mobile WeDoctor. Fondée en Chine en 2010, elle offre des services incluant les téléconsultations, des options d’assurance et des ordonnances sur mesure. Bien plus qu’une simple application, WeDoctor est un intermédiaire entre les patients et le système hospitalier chinois : 220 000 médecins traitants et 2 200 établissements de santé y participent. Elle permet aux Chinois de France d’obtenir un télé-diagnostic gratuit en cas de doute sur leur santé. Les utilisateurs ont aussi recours à AliHealth (阿里健康), la plateforme e-santé lancée en 2014 par le géant du e-commerce Alibaba. L’entreprise du milliardaire Jack Ma est aussi mobilisée à travers sa fondation caritative, qui fait don de cargaisons de matériel médical à plusieurs pays (cf. Le 9 n°26). Les livraisons en provenance de Chine se multiplient. Début avril, un responsable de l’Association des Chinois résidant en France confiait à Nouvelles d’Europe avoir passé commande de 160 000 masques auprès d’une association chinoise basée à Wenzhou, dans la province du Zhejiang. Les Chinois de France peuvent aussi compter sur l’aide du ministère chinois des Affaires étrangères. Le 2 avril, celui-ci a fourni un total de 12 000 « kits santé » aux étudiants chinois de France (cri.cn). Distribués par l’ambassade de Chine en France, ces kits contiennent une vingtaine de masques incluant des modèles KN95, des lingettes désinfectantes et des comprimés de médecine traditionnelle chinoise.

Photo © Kavian ROYAI