« Métamorphoses » de l’artiste Wang Keping, exposé à la galerie Nathalie Obadia (jusqu’au 12 mars 2022)

1644316181625 Chine-info Emmanuel Lincot

C’est dans sa nouvelle galerie, au 91 rue du Faubourg Saint-Honoré (Paris 8e) que Nathalie Obadia expose l’artiste chinois Wang Keping et ses « Métamorphoses », des sculptures en bois monumentales. Référence par le titre à Ovide, poète latin connu pour son œuvre éponyme mais aussi à tout un fonds de la culture chinoise, taoïste avant tout, marquée par l’idée d’une impermanence de toutes choses et aux transformations de la matière dans l’univers.

Wang Keping © P. Chelli 2018 – Site internet de l’artiste

Patinées par le feu, huit magnifiques sculptures en bois de cyprès centenaires accueillent le visiteur. Elles ont été réalisées par l’artiste dans son atelier situé entre les plages de l’océan Atlantique et la forêt domaniale de Longeville en Vendée dans un corps à corps où la main de Wang Keping ne cesse, depuis plus de quatre décennies, de se mesurer à la matière et à la puissance de la nature. 

Cybèle à la robe, 2019 – Sculpture sur bois / cyprès – 185 x 100 x 110 cm © Aline Wang et avec l’aimable autorisation de la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles

Cybèle à la robe et Femme-Cyclope nous renvoient symboliquement à l’énergie de la terre-mère, aux premières divinités à la fois aimées et craintes. Une allégorie de la Chine que l’artiste a quittée après avoir été, au commencement des réformes, en 1979, l’un des architectes du courant avant-gardiste Pékinois, Étoiles (Xing xing) ? On s’étonnera du choix de certaines appellations, telle que Léda et le Cygne, mais beaucoup moins de Pomone qui, elle, permet à l’artiste de rendre hommage à Maillol. En définitive, Wang Keping nous permet d’entrer en résonance avec des arts d’autres origines, ceux de l’Afrique notamment. Il nous engage à poursuivre une réflexion qui est celle des arts premiers et de l’usage, souvent exclusif donc arbitraire, que l’on peut faire de ce genre d’expression dans notre compréhension de l’art.  

Femme cyclope, 2019 – Sculpture sur bois / cyprès – 193 x 90 x 70 cm © Aline Wang et avec l’aimable autorisation de la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles

Cette exposition en appelle bien d’autres. Elles auront lieu pour l’artiste cette année et successivement aux musées Rodin et Guimet. L’année 2022, qui est celle du Tigre, commence donc avec faste pour ce jeune homme de soixante-treize printemps qui pose ainsi un nouveau jalon dans son parcours international. Une publication - Wang Keping - éditée il y a quelques semaines chez Flammarion, et que l’on doit à trois auteurs dont la propre fille de l’artiste, Aline Wang, retrace cette vie de création.

Pomone, 2019 – Sculpture sur bois / cyprès – 200 x 110 x 58 cm © Aline Wang et avec l’aimable autorisation de la Galerie Nathalie Obadia, Paris/Bruxelles

S’y rendre : 

Galerie Nathalie Obadia

91 rue du Faubourg Saint-Honoré (Paris 8°) – 

Ouvert tous les jours de 11 h à 19 h sauf les dimanche et lundi jusqu’au 12 mars 2022

Tél : 0153019976 / evab@nathalieobadia.com 

Publication : 

Buffard Anne-Laure, Perdrisot Cassan Virginie, Wang Aline, Wang Keping, Paris, Flmammarion, 2021

Photo du haut © Galerie Nathalie Obadia

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