Point d’orgue aux célébrations du soixantième anniversaire de l’établissement des relations entre la France et la Chine, cette exposition consacrée à l’art du Moyen Âge de la prestigieuse dynastie Tang, se voit pour la première fois exposée en Occident. Ce sont plus de deux cents œuvres prêtés par une trentaine d’institutions muséales chinoises. Les trésors d’orfèvrerie assemblés font l’objet d’une scénographie remarquable. Elle permet au visiteur de découvrir à travers une reconstitution de l’ancienne capitale - Changan, l’actuelle Xi’an - les us et coutumes de la Cour et des simples habitants au quotidien durant cette période essentielle de l’histoire impériale chinoise, marquée par le développement des anciennes Routes de la soie. 

Avec plus d’un million d’habitants, Xi’an est à cette époque avec Bagdad, l’une des capitales les plus peuplées au monde. Cosmopolite, ses quartiers disposés en damiers vont influencer les grandes capitales des Silla en Corée et des Heian au Japon. Les obédiences religieuses les plus diverses s’y côtoient. On y trouve des bouddhistes, des musulmans, des zoroastriens venus de Perse mais aussi des manichéens et des chrétiens nestoriens. Toutes ces communautés sont en contact avec l’Inde, l’Asie centrale et les hauts plateaux tibétains. Les commerçants sont nombreux à se presser aux abords du palais impérial pour y vendre des cargaisons entières apportées par des caravaniers étrangers. 

Ces derniers, comme nous le montrent les statuettes d’argile de l’exposition, revêtent un chapeau conique, portent une barbe et montent à cru sur leurs chameaux venus de la Bactriane. Outre les objets exotiques qu’ils introduisent dans l’espace chinois, ce sont aussi des croyances qui vont être à l’origine d’un syncrétisme culturel inédit. La Chine des Tang est alors à l’apogée de sa puissance. Ses émissaires exportent au-delà de la Grande muraille jade, ballots de soie et bronzes. Sans oublier la porcelaine que de riches intermédiaires arabes exportent à leur tour vers l’Asie du Sud-Est ou le Golfe arabo-persique. 

En lien avec l’exposition, le musée Guimet propose une riche programmation de spectacles, projections, rencontres et activités culturelles, parmi lesquels une journée thématique, « L’art et la culture Tang », le 30 novembre, et un concert exceptionnel du compositeur et chef d’orchestre chinois Tan Dun, diplômé de l’école des percussionnistes de Strasbourg, qui présentera les 13, 14 et 15 décembre une création mondiale directement inspirée des œuvres de l’époque Tang. 

Exposition « La Chine des Tang. Une dynastie cosmopolite (VIIe - Xe siècle) »

Musée national des arts asiatiques – Guimet

6 place d’Iéna 

75116 Paris 

Métro : Iéna (ligne 9), Boissière (ligne 6)

Fermé le mardi

Programmation complète sur www.guimet.fr