Michael Kenna aime à parler de haïkus visuels pour évoquer la poésie qui se dégage de ses images. Depuis son premier séjour au Japon, celui-ci a littéralement happé par le monde chinois, son esthétique et la puissance contemplative qui se nourrit de son esthétique séculaire. Neuf thèmes ont été retenus par le Commissaire de cette remarquable exposition, Édouard de Saint-Ours, conservateur des collections photographiques du musée.

Monts Huangshan, étude 1, Anhui, Chine, 2008

Parmi les photographies retenues, le visiteur pourra admirer les magnifiques rizières du Yunnan mais aussi les Montagnes Juanes ou Huangshan dans la province de l’Anhui, et qui ont inspiré des générations de lettrés sans oublier le Marc Riboud qui avait lui aussi cédé au charme de ces majestueux sommets avec leurs coroles de nuages. Les choix de Michael Kenna nous appellent à une découverte de la nature en épousant une allure lente. C’est une façon pour lui d’aller à rebours de son premier mode de vie alors que l’artiste était photojournaliste et toujours mu par une immédiateté qui avant tout celle commandée par l’actualité. Depuis, Michael Kenna a déclaré à cette nature mutique une véritable profession de foi, celle d’un artiste aux élans mystiques.

Yuanyang, étude 3, Yunnan, Chine, 2013

« Haikus d'argent, L'Asie photographiée par Michael Kenna » 

Exposition jusqu’au 29 septembre 2025

Musée des arts asiatiques Guimet

6 place d’Iéna, 75116 Paris

Ouvert tous les jours sauf le mardi

Catalogue d’exposition, Skira édition : 35 euros.

Photo du haut : exposition « Haikus d'argent, L'Asie photographiée par Michael Kenna » © Nicolas Fagot