« Les collages de Ding Liren » - Exposition à la Collection de l’Art Brut – Lausanne (jusqu’au 26 septembre 2025)

1751017140000 Chine-info Emmanuel Lincot
95 ans et une première exposition en Europe !... Artiste discret, Ding Liren est pourtant connu des collectionneurs pour ses peintures et ses collages. Ne dit-on pas que Zhongnanhai – l’Élysée chinois – en possède un certain nombre ? C’est toutefois la Power Station of Art de Shanghai qui en rassemble le plus grand nombre. Rien de surprenant à cet intérêt : Ding Liren a su associer la tradition toute chinoise des papiers découpés à sa passion pour l’observation scientifique des plantes et surtout des insectes en tant que biologiste, et qu’il a su cultiver dès sa plus tendre enfance passée au Jiangnan. Il rejoindra tout naturellement des instituts d’entomologie à partir des années cinquante pour s’adonner à la reproduction peinte de spécimens rares avant d’enseigner dans diverses villes du pays mais aussi à l’université du Guangdong les arts décoratifs.

Locust in Black And White T-shirt (Criquet en T-shirt noir et blanc), 2020, crayon de couleur et collage sur papier, 42 x 29,6 cm. Avec la permission de Power Station of Art, Shanghai.

On retrouve dans cette minutie des pièces colorées que Ding Liren juxtapose une démarche née de sa fréquentation des laboratoires. Mais ces représentations seraient bien arides s’il n’y avait pas ce souvenir de l’enfance qui partout, accompagne la main de l’artiste. Nous faire entrer dans l’imaginaire des plantes est une façon pour lui de renouer avec un genre aussi ancien que la pratique de la peinture héritée des Song, le huaniao (la peinture littéralement de fleurs et d’oiseaux) tout particulièrement développé par un courant méridional, le Lingnan. Quels fourmi, scarabée ou cigale n’a pas un jour retenu son attention ? Mais Ding Liren ne limite pas son champ d’investigation au monde du vivant ou parfois de l’infiniment petit. Parmi ses premières œuvres, des peintures, il y a une série fameuse d’actrices et d’acteurs de l’Opéra de Pékin aux couleurs flamboyantes. Elle n’est pas sans nous faire penser à l’agilité des figures que le peintre avant-gardiste russe M.I. Kurzin (1887-1957) aimait à représenter au contact de ces mêmes acteurs dans la capitale chinoise où il avait séjourné, au début du siècle dernier. Preuve s’il en est que Ding Liren sait nous faire voyager et que son art compte d’ores et déjà comme un grand classique.

Beetle of Mingzhuli (Scarabée de Mingzhuli), 2020, crayon de couleur et collage sur papier, 42 x 29,6 cm. Avec la permission de Power Station of Art, Shanghai.


Exposition « Les collages de Ding Liren »

Jusqu’au 26 septembre 2025

Collection de l'Art Brut

Avenue des Bergières 11

1004 Lausanne

Suisse

Ouvert tous les jours de 11 h à 18 h sauf le lundi

Photo du haut : portrait de Ding Liren. Avec la permission de Power Station of Art, Shanghai.

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