C’est au musée royal de Mariemont situé au cœur de la province de Hainaut, en Wallonie que se tient cette très intéressante exposition. Elle vous embarque dans un voyage original à la découverte des femmes chinoises durant le siècle le plus tourmenté de l’histoire de Chine, entre guerres et révolutions, le 20^e siècle. Véritable fresque sociale, l'exposition dresse l'évolution de cette aventure au féminin : femme travailleuse, femme combattante, femme modèle... Elle propose in fine un portrait renouvelé de la femme moderne, loin des stéréotypes hérités de la fin du 19^e siècle. 

Elle，Wenjing Zhou, vidéo, 2017 © Wenjing Zhou

À partir d’objets authentiques (robes, bijoux, marionnettes…) et de documents visuels et sonores, le visiteur découvrira la vie quotidienne de la population féminine, mais aussi les héroïnes popularisées par la littérature et le cinéma. Le parcours inclut des pièces rarement exposées, des prêts issus de sept institutions belges et françaises, ainsi que la collection Jasmine Sour d’affiches de propagande, pour la première fois présentée au public. L’idéologie néo-confucéenne nous avait plutôt habitué à une femme docile, soumise à l’autorité du père et de l’époux. Elle ne pouvait être l’égale de l’homme et lorsque la Chine impériale eut à glorifier certaines d’entre elles, c’est sous les traits d’une lettrée qu’elle était alors dépeinte. On pense à Ban Zhao (II^e siècle de notre ère) ou Li Qingzhao au XII^e siècle sous la dynastie des Song. Elle est idéalisée au mieux pour ses vertus et son savoir. Au pire, l’histoire ne retient que ses cruautés surtout lorsqu’elle est femme de pouvoir comme l’impératrice Wu Zetian sous les Tang au VII^e siècle ou Ci Xi sous la dynastie des Qing (fin du XIX^e siècle). 

La première République, proclamée en 1912, opère une rupture avec l’interdiction de mutiler les pieds des femmes comme cela avait été l’usage depuis le Moyen Âge. La femme devient plus indépendante et l’incarnation même de son émancipation est la citoyenne de Shanghai et ses actrices comme Hu Die qui symbolise alors, dans le contexte de l’entre-deux-guerres, la modernité.

Avec l’instauration du régime communiste (1949), des mesures plus fortes encore sont prises comme le droit de divorce, la fin de la polygamie et la reconnaissance d’une égalité juridique entre les hommes et les femmes. L’image même de la femme s’en trouve considérablement changée. Mao Zedong qui, jeune, s’était déjà insurgé dans un article publié par la revue La Jeunesse contre les mariages arrangés ne dira-t-il pas, au soir de sa vie, que la « femme est la moitié du ciel » ?

Les femmes portent la moitié du ciel sur leurs épaules, affiche de propagande, Chine, 1974 © Musée départemental des Arts asiatiques, Nice

Découvrez un aperçu de l'exposition en vidéo ici.

Informations pratiques :

Entrée gratuite

Ouvert du : 02 avril 2022 - 23 octobre 2022.

L'exposition se tiendra dans la salle dite "salle carrée" à l'étage -1 du Musée.  
Adresse : 100 chaussée de Mariemont, 7140 Morlanwelz, Belgique
Horaire : Musée ouvert du mardi au dimanche de 10h - 18h (avril - septembre) 10h -17h (octobre).

Dernière entrée 45 minutes avant fermeture. 

Photo du haut : extrait de film Le détachement féminin rouge (1961) © Harvard film archive - China film Museum