
Un accord de « principe » pour l’ouverture des marchés entre l’Europe et la Chine
L’accord de « principe » sur la
protection des investissements conclu mercredi entre Pékin et Bruxelles devrait
permettre de rééquilibrer la relation commerciale entre deux géants : la
Chine, le plus grand marché intérieur avec son 1,4 milliard de clients
potentiels, et l’Union européenne, le plus grand marché unique au monde.
Cette entente devrait ouvrir de nouveaux
marchés aux entrepreneurs des deux côtés. Les Européens pourront ainsi investir
dans la santé, les transports ou les télécoms en Chine. En échange, Pékin a
réclamé des garanties d’accès aux marchés publics dans l’UE où les
investisseurs chinois sont déjà très présents dans le sud comme dans l’est de
l’Europe, et tout particulièrement dans la région des Balkans.
Mais la ratification de l’accord par le Parlement
européen s’annonce délicate. Des eurodéputés ne croient pas aux promesses
chinoises et constatent que des secteurs entiers de l’économie chinoise, comme
les industries culturelles, l’exploitation des mines, l’énergie ou les médias
resteront très difficilement accessibles aux Européens. Surtout, cet accord met
en évidence des dissensions entre les Européens. Alors que la mandature de la
chancelière Merkel se termine et qu’elle a tenu avant la fin de l’année 2020
d’arracher cet accord auprès des autres États membres, les négociations ont
fait apparaître au grand jour les réticences françaises mais aussi hollandaises
et polonaises.
Il reste donc deux années pour convaincre les
parlementaires. Autant dire une éternité, d’autant qu’un nombre croissant de
responsables européens se disent favorables à un rapprochement entre Bruxelles
et Washington. Lobbyistes de tous bords s’affronteront dans la capitale
européenne. Tous les champs sont donc ouverts en cette conjoncture incertaine.
Elle confirme un peu plus l’isolement de la France par rapport à l’Allemagne
dont l’économie dépend par ailleurs, et pour une large part, du marché chinois.
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