La Chine a importé pour 350 milliards de dollars de semiconducteurs en 2020, soit plus que la valeur du pétrole brut qu’elle a importé la même année, selon les données douanières du pays. Plus grand importateur de puces au monde depuis 2005, la Chine est déterminée à augmenter sa production nationale de puces. La pression sur l’approvisionnement en puces s’est accélérée avec les pénuries provoquées par l’effondrement de la demande à cause de la pandémie de Covid-19 début 2020. Or depuis que la demande a repris, les usines de composants électroniques peinent à rattraper le retard. En avril dernier le président alors en exercice de Huawei, Eric Xu Zhijun, a déclaré également que les sanctions américaines contre les entreprises chinoises étaient une des principales raisons de la pénurie de puces. 

La fabrication d’une puce demeure pourtant un processus extrêmement compliqué impliquant des centaines d’entreprises spécialisées dans différentes étapes, et il est impossible que toutes demeurent concentrées dans un seul pays. En Chine, certaines entreprises ont déjà de l’expérience dans la fabrication de puces, tandis que d’autres sont nouvelles dans un jeu exigeant et un espace de plus en plus encombré : en 2020, plus de 22 000 nouvelles entreprises de semi-conducteurs ont été enregistrées en Chine, selon la société de données Qichacha. En 2020, les capitaux vers les entreprises chinoises de semi-conducteurs s’élevaient à un montant de 227,6 milliards de yuans (environ 35,2 milliards de dollars), une augmentation spectaculaire de 407 % par rapport à l’année précédente, selon TechNode.

Article initialement paru dans   Le 9  magazine n°40, Juin 2021.