Pékin serait sur le point de conclure l’une des plus vastes transactions aéronautiques jamais réalisées, avec un volume estimé entre 200 et 500 appareils. Cette opération pourrait coïncider avec la venue en Chine de hauts responsables européens, à l’occasion du 50^e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union européenne. Les discussions seraient même déjà engagées depuis juin dernier entre la compagnie européenne et plusieurs compagnies aériennes chinoises, et porteraient à la fois sur des avions monocouloirs, comme l’A320, mais aussi sur des gros-porteurs, notamment le modèle A330neo. Si elle aboutit, cette commande dépasserait en ampleur celle de 2022, lorsque les compagnies chinoises avaient acquis plus de 300 monocouloirs auprès d’Airbus, pour un montant estimé à 37 milliards de dollars.

Cette situation s’inscrit dans un contexte de rivalité commerciale entre les États-Unis et la Chine, mais aussi dans les fragilités de la réputation de Boeing. Pékin a récemment suspendu une commande auprès du constructeur américain, ce qui pourrait conforter la position du groupe européen sur le marché chinois. Le 29 avril, un porte-parole du ministère chinois du Commerce avait critiqué les menaces de droits de douane formulées par les États-Unis, les accusant de déstabiliser gravement la chaîne d’approvisionnement mondiale et le marché aérien international. Par ailleurs, du fait des tensions commerciales et de ses difficultés techniques, Boeing n’a pas enregistré de commande majeure de la part de la Chine depuis 2017.

Photo © Li Ran/Xinhua