Le 7 août 2022, à Banskà Bystrica, en Slovaquie. Liu Qingyi, b-girl (danseuse de breakdance) chinoise de 16 ans, a remporté la finale d'Outbreak Europe féminin, une des compétitions de breakdance les plus connues dans le monde. C'est la première fois que l'équipe chinoise s'est imposée dans un tel événement international, propulsant ainsi l'empire du Milieu sur le devant de la scène internationale du breakdance.

Liu Qingyi, b-girl (danseuse de breakdance) chinoise de 16 ans, a remporté cet été la finale d'Outbreak Europe féminin, une des compétitions de breakdance les plus connues dans le monde : Weibo

Apparu dans les années 1970 dans les quartiers reculés de New York, le breakdance, une danse née dans la rue, puise également ses inspirations dans la capoeira, la gymnastique ainsi que le kung-fu. Mouvements de jambes rapides, posture figée en V-Kick, mouvements circulaire au sol... Les mouvements signature du breakdance ont marqué les esprits dans le monde entier. 

Grâce au succès retentissant de Breakin', film américain sorti en 1987 dans le pays du dragon, le breakdance a tout de suite conquis les jeunes chinois en quête de nouveauté et d’inspiration. De nombreuses stars se sont passionnées pour cette danse aux caractères acrobatiques, telles que l'acteur Sun Honglei, surnommé « roi de danse du nord-est de la Chine », ou encore Ou Yang, membre du groupe de musique Miankong qui a fait partie du groupe du breakdance Équipe de Rome. Mais face à la culture du rock qui a connu un pic de popularité dans les années 1980 et 1990 en Chine, le breakdance a peu à peu disparu des radars.     

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L’année 2020 marque un tournant dans l’histoire du breakdance. Le Comité international olympique (CIO) annonçait officiellement l’entrée du breakdance au programme des Jeux olympiques de Paris 2024. D’autant que Tony Estanguet, président du Paris 2024, a confié, à plusieurs reprises, son ambition de faire de ce rendez-vous planétaire un événement innovant, capable de connecter le sport avec les jeunes générations et la culture urbaine. Le breakdance, symbole de la culture de rue mondialement connue, est tout à fait compatible avec les Jeux Olympiques, car il possède à la fois la technicité et les critères mesurables de l'évaluation. Quarante ans après la première vague de breakdance en Chine, ce dernier fait son retour tambour battant sur le devant de la scène médiatique. 

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Alors que le breakdance, qui a marqué la Chine dans les années 1980, était plutôt une fusion de différents types de danses, celui qui fera bientôt ses premiers pas dans l’arène olympique constitue pourtant une véritable discipline couvrant une pléthore de mouvements au sol. Épousant technique et art, le breakdance est en train de devenir la nouvelle tendance parmi les jeunes générations. Plusieurs universités chinoises ont déjà intégré le breakdance dans leur programme : l’Université des sports de Pékin a lancé en 2020 une classe d’essai ouverte à tous les étudiants candidats. Un signe promettant, car l’entrée du breakdance dans les programmes scolaires pourrait propulser les recherches dans ce domaine, ainsi qu’élargir le nombre de danseurs chinois. Les passionnés du breakdance pourraient ainsi faire de leur passion un métier, en devenant des athlètes professionnels, coach ou encore professeurs. 

Les arts de la rue, mis à l’honneur par les autorités, perdront-ils leur avant-gardisme et originalité ? En effet, depuis le début, le breakdance, né dans le multiculturalisme, a pu connaître une ascension grâce à son esprit d’innovation et son sens d’ouverture. Selon certains, le windmill (mouvement de rotation sur les épaules), un des mouvements signature du breakdance, s'inspire des coups de pieds balayés ras du sol, qui sont des techniques de kung-fu. L’énergie vitale constitue le cœur du breakdance, pratiqué par les jeunes dans les quatre coins du monde. La liberté, la passion et l'enthousiasme, qu’incarne physiquement et symboliquement le breakdance, dépassent bien les frontières géographiques et temporelles. D’où l’avant-gardisme et l’originalité propres à cette danse. Aujourd’hui, le breakdance, qui fait également partie de la mémoire collective d’une génération de Chinois, se trouve de nouveau sous le feu des projecteurs, suscitant enthousiasme et nostalgie. 

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Cet article a été initialement publié en chinois sur Chinanews.com.cn.

Photo du haut : Liu Qingyi/Weibo