Hommage à Hong Xuntao, auteur du conte phénomène « Pinceau magique »

1672835501460 China News Hong Huaqian
En 1955, le magazine littéraire Nouvelle observation a publié Le Pinceau magique, un des plus beaux contes chinois pour enfants écrit par Hong Xuntao, marquant des générations de Chinois. À l’occasion du 21e anniversaire de la mort de Hong Xuntao, son fils Hong Huaqian a pris la plume pour lui rendre hommage, en retraçant le parcours initiatique de ce grand maître de la littérature jeunesse chinoise.

La genèse du « Pinceau magique »

Mon père a passé son enfance dans la pauvreté au moment où la Chine traversait une période de guerre. Il manquait de tout dans sa vie et le stylo était un objet aussi rare que précieux. Il a rêvé d’en avoir un. Un jour, son oncle lui a donné un stylo usagé, mais qui ne l’a plus jamais quitté. Enfant, il n’a pas eu l’occasion de lire beaucoup de livres, mais il connaissait tout de même quelques contes populaires, comme celui sur Wang Mian, un enfant pauvre qui travaille la journée et apprend à peindre le soir, avant de devenir un lettré des années plus tard. Pour mon père, Wang Mian était son modèle.

Son obsession pour les stylos et les pinceaux lui a donné envie d’écrire une histoire dans laquelle ces instruments d'écriture servent de file d’Ariane. Que se passerait-il si un jeune disposait un jour d’un pinceau magique ? Cette interrogation pourrait bien résumer son conte phénomène Le Pinceau magique. Avec le dessinateur Wan Laiming, réalisateur du Roi Singe, ils ont sorti, en 1959, la version bande dessinée du Pinceau magique, chez la Maison d’édition de jeunesse. En 17 ans, l’album a été vendu à 3,58 millions d'exemplaires. Un véritable record dans l’histoire de l’édition chinoise. En 2019, la Maison d’édition de jeunesse de Changjiang a republié le livre, réveillant les souvenirs d’enfance de générations de Chinois.

Avec le dessinateur Wan Laiming, réalisateur du Roi Singe, ils ont sorti, en 1959, la version bande dessinée du Pinceau magique. CNS

En soixante ans de carrière, mon père a écrit plus de cinq millions de caractères chinois, en traitant différents thèmes et genres littéraires. Beaucoup de ses œuvres ont été adaptées en films, ou sélectionnées par les manuels scolaires, avant d'être traduites en d’autres langues. D'autant qu'en 1955, le film d'animation de marionnettes Le Pinceau magique, produit par le Studio de cinéma de Shanghai et signé de Jin Xi, a remporté le prix de la huitième édition du Festival international de films pour enfants. C'est la première fois qu'un film d'animation chinois obtient un grand prix international.

Les recherches sur les contes pour enfants

En été 1982, le Ministère de la culture a invité mon père à donner des cours dans le cadre d’une formation autour de la littérature jeunesse. Car à cette époque, mon père faisait des recherches sur les spécificités chinoises des contes pour enfants. « Ce n’est pas qu’une question de format. Sur le fond, il faut penser à la géographie, les états d’esprit propres à une nation, la langue ou encore des habitudes quant aux spécificités chinoises de la littérature jeunesse. » Pour lui, sur fond de succès de la culture manga en Chine, il faut que notre pays ait ses propres personnages de contes pour le grand public.

Film d'animation de marionnettes Le Pinceau magique, produit par le Studio de cinéma de Shanghai et signé de Jin Xi en 1955

Ainsi dans les années 1980, il s’est consacré à l’écriture des Études sur les contes pour enfants, un livre d’analyses sur les œuvres aussi chinoises qu'étrangères, en retraçant l’histoire de la littérature jeunesse. Pour y parvenir, il a dû lire un grand nombre de livres datés de différentes époques. Ainsi dans le même temps, il a également édité plusieurs recueils de contes pour enfants écrits à des époques différentes, qui vont de la Chine ancienne au temps moderne. Pour lui, si le concept de tonghua, donc contes pour enfants, en tant que formule et genre littéraire, a été introduit en Chine dans les années 1920, ces histoires ont toujours existé, de fait, dans l'empire du Milieu. Mon père a également fait la part belle aux œuvres d’une génération d'écrivains des contes pour enfants dont Ye Shengtao, Zhang Tianyi, Yan Wenjing, Chen Bochui…

Pour Gao Hongbo, ancien vice-président de l'Association nationale des écrivains chinois, mon père était un des rares auteurs qui allie parfaitement la création et le travail de recherches. En 1988, ses deux livres Études sur les contes pour enfants et Dix leçons des contes pour enfants ont remporté le grand prix de livres de recherches sur la littérature jeunesse, organisé par l’Association chinoise des études de la littérature jeunesse. La même année, grâce à La genèse du pinceau en poile de loup, il a remporté le Grand prix de la littérature de jeunesse, organisé par l’Association nationale des écrivains chinois.

Cet article a été initialement publié en chinois sur Chinanews.com.cn.

Photo du haut : DR.

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