Le Prix Fu Lei de la traduction et de l'édition, passerelle culturelle entre la France et la Chine

1678282361239 China News Wan Shuyan
Sous l'impulsion du Prix Fu Lei, créé en 2009 à l'initiative de l'ambassade de France en Chine, le nombre de traducteurs de langue française en chinois ne cesse d'augmenter dans l'empire du Milieu.

En littérature, le romantisme français a séduit et inspiré des générations de Chinois. Alors que la Chine et la France ont intensifié leurs échanges culturels depuis ces dernières années, de plus en plus d'œuvres littéraires, chinoises et françaises, ont pu ainsi atteindre le public respectif des deux pays. Le Prix Fu Lei de la traduction et de l'édition y joue certainement un rôle important.

Le 8 décembre 2022, le Prix Fu Lei a dévoilé pour sa 14e édition les trois lauréats : Gu Xiaoyan, traductrice du Temps des cathédrales : l'art et la société (980–1420) de Georges Duby pour le prix dans la catégorie « Essai » ; Li Nanqi, traducteur du Livre des Limites d’Edmond Jabès pour le prix dans la catégorie « Littérature » ; et Lü Ruyu, traductrice du Mystère Henri Pick de David Foenkinos pour le prix « Jeune pousse ».

Le prix doit son nom à Fu Lei, figure de proue de la traduction de la littérature française en chinois. Il a traduit au total 33 livres, comptant six millions de caractères chinois. Grâce à lui, les géants de la littérature française, comme Honoré de Balzac, Romain Rolland, Voltaire, George Duhamel ou encore Prosper Mérimée, ont pu trouver un large public chinois.

Créé en 2009, à l’initiative de l’Ambassade de France en Chine, le Prix Fu Lei a pour objectif de promouvoir l’importance de la traduction littéraire et la diffusion de la littérature en langue française en Chine. Chaque année, il récompense les deux meilleures traductions du français vers le mandarin publiées en Chine, dans les catégories « Littérature » et « Essai ». Depuis 2013 s'ajoute également un Prix « Jeune pousse », créé pour encourager la nouvelle génération de traducteurs.

« En 14 ans, on a reçu un millier de candidatures, dont 140 présélectionnées et 37 récompensées, confie Dong Qiang, président du comité d'organisation du Prix Fu Lei. Le Prix Fu Lei, fruit des échanges culturels entre la Chine et la France, constitue un marqueur non négligeable dans le secteur de la traduction en Chine, et ne cesse de gagner en influence sur la scène internationale. » Ces candidats s'inspirent du parcours de Fu Lei et deviennent aujourd’hui les piliers de la traduction de la littérature française en mandarin.

« Sans eux (les traducteurs), nous serions comme des aveugles ou des sourds, et sans les échanges interculturels, nous ne connaîtrions que notre propre village ou notre propre ville », a ainsi reconnu Jean-Marie Gustave Le Clézio, écrivain français et lauréat du prix Nobel de littérature, à l'occasion du Prix Fu Lei 2019.

Pour Duanmu Mei, traductrice et membre du jury du Prix Fu Lei, « le Prix Fu Lei prend en compte quatre critères : la renommée et l'influence de l'œuvre originelle, le niveau de traduction en chinois, la qualité de la version publiée et l’ampleur de la diffusion en Chine. »

Sous l'impulsion du Prix Fu Lei, le nombre de traducteurs de langue française en chinois ne cesse d'augmenter dans l'empire du Milieu. Aujourd’hui, les lecteurs chinois ont accès aux livres étrangers de genres très différents, qui vont de la littérature à la poésie en passant par l’histoire, la sociologie ou encore le droit. On constate également l’émergence d’une jeune génération de traducteurs. Parmi les dix traducteurs présélectionnés cette année, huit sont nés dans les années 1990. « L’un des objectifs initiaux de la création du Prix Fu Lei est d’inciter les jeunes à s'orienter vers la traduction pour prendre le relais », explique Dong Qiang. Selon lui, dans le passé, si les aînés ont préféré traduire les œuvres classiques, les traducteurs d'aujourd’hui se penchent davantage sur la littérature contemporaine et la sociologie.

Les traducteurs servent de passeurs dans les échanges culturels et propulsent ainsi le dialogue entre différents peuples. En témoigne l’histoire chinoise marquée successivement par le travail de traduction dans beaucoup de secteurs, comme la traduction des textes bouddhistes dans les dynasties Han et Tang, la traduction en mandarin des sciences occidentales durant les dynasties Ming et Qing, la traduction méthodique en chinois de la littérature occidentale depuis les années 1980… Grâce aux œuvres traduites, les publics, chinois et étranger, peuvent ainsi mieux se comprendre, et apprécier la langue, la littérature ainsi que la culture d’un univers totalement différent du leur.

« Le travail des traducteurs est extrêmement important. J’ai gagné le prix Nobel de littérature en partie grâce à mes traducteurs », a reconnu Mo Yan, lauréat du Prix Nobel de littérature en 2012. Sous l'impulsion du Prix Fu Lei, le nombre d'excellents traducteurs ne cesse de se multiplier, donnant un nouvel élan aux échanges et dialogues culturels et civilisationnels entre la Chine et la France.

Cet article a été initialement publié en chinois sur Chinanews.com.cn.

Photos : site officiel du Prix Fu Lei

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