Danse du lion : la Chine et la Malaisie unissent leurs forces pour une reconnaissance par l’UNESCO

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Fin mars, les deux pays ont officiellement soumis à l’UNESCO une candidature conjointe visant à reconnaître la danse du lion comme un héritage culturel partagé. Cette initiative fait suite à un accord bilatéral signé l’an dernier, scellant leur volonté de coopérer pour faire rayonner cet art ancestral à l’échelle internationale.

Christina Yeo Ken Yin, sous-secrétaire au ministère malaisien du Tourisme, des Arts et de la Culture, s’est dite confiante : « Le processus avance bien. » Un plan d’action ambitieux est déjà en place, comprenant des spectacles conjoints pendant les festivals, l’organisation de colloques élargis, ainsi qu’un archivage numérique à des fins de recherche.

Tradition et innovation à l’œuvre

La danse du lion n’est pas figée dans le passé. En Chine, notamment dans la province du Guangdong, des artistes comme Li Zujie, originaire de Zhanjiang, modernisent l’art tout en respectant ses racines. Quatrième génération de maîtres de la danse du lion Suixi, Li a conçu un costume lumineux à LED pour des spectacles de nuit, qu’il a lui-même programmé après des mois de travail acharné. « J’ai essuyé des échecs au début, mais j’ai persévéré. Aujourd’hui, le costume capte l’attention partout où il passe », confie-t-il.

Le 21 janvier 2025, rue Jonker à Malacca, en Malaisie, 100 personnes ont exécuté une danse du lion avec un couple de « Lions de bon augure de l'amitié Malaisie-Chine »


Une tradition bien vivante en Malaisie

Importée il y a plusieurs générations par les communautés chinoises, la danse du lion est désormais profondément enracinée dans l’identité multiculturelle de la Malaisie. Le pays compte plus de 400 troupes actives, selon Lee Kok Thow, ancien président de l’Association des dragons et lions dansants de Sungai Besi.

Et la pratique s’ouvre à toutes les communautés. Des groupes autochtones comme les Iban et les Bidayuh de l’est du pays participent également aux troupes, apportant leur propre richesse culturelle.

Dans les années 1980, la Malaisie a donné naissance à une innovation spectaculaire : la danse du lion sur poteaux. Cette version acrobatique, avec des sauts de poteau en poteau jusqu’à trois mètres de hauteur, a été reconnue patrimoine national immatériel en 2007.

L'équipe de danse du dragon du comté de Xiayi, province du Henan

Une influence qui dépasse les frontières

À 70 ans, Siow Ho Phiew, surnommé le « Roi Lion » de Malaisie, continue de transmettre sa passion. Artisan, chorégraphe et formateur, il a enseigné à plus de 150 élèves dans le monde et continue de voyager pour juger des compétitions internationales. Il a participé à l’atelier préparatoire de la candidature UNESCO en Chine en mars dernier.

« Cette démarche conjointe reflète le respect mutuel et retrace tout le cheminement de cet art », souligne-t-il.

Lors d’un concours à Hong Kong le même mois, deux équipes malaisiennes ont décroché les 2e et 3e places dans la discipline acrobatique.

Pour Chin Yew Sin, président du Centre de recherche sur la culture orientale en Malaisie, cette dynamique devrait s’étendre à d’autres pays d’Asie du Sud-Est, comme la Thaïlande et l’Indonésie, où la danse du lion continue de rugir avec force.

Article traduit de l’anglais et initialement publié sur China Minutes.

Phot du haut : représentation de la danse du lion sur Petaling Street, à Kuala Lumpur, le 12 février 2025 lors de la Fête des Lanternes © Xinhua

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