Tekes, la cité circulaire bâtie selon les secrets du Yi Jing

1750944730000 China Minutes Wang Chen
Une ville unique au monde, conçue comme un mandala vivant : bienvenue à Tekes, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en Chine. Surnommée « Bagua City », cette cité circulaire est la plus grande ville au monde entièrement planifiée selon les principes du Bagua, un ancien système symbolique tiré du Yi Jing (ou Livre des Mutations), l’un des textes fondamentaux de la philosophie chinoise.

Une cité fondée sur l’harmonie cosmique

Tekes a été méticuleusement construite en 1937, avec pour objectif d’incarner l’ordre cosmique. Sa forme circulaire est structurée autour d’une place centrale d’où partent huit avenues principales, chacune portant le nom d’un trigramme du Bagua : Qian (), Dui (), Kun (), Li (), Xun (), Zhen (), Gen () et Kan (坎).

En s’éloignant du centre, la ville s’organise en quatre cercles concentriques, formant successivement 8, 16, 32 et 64 rues : une structure qui reflète les 64 hexagrammes du Yi Jing. Les habitants surnomment Tekes le « Livre des Mutations en version urbaine ».

Mais cette conception n’est pas que symbolique. Le plan circulaire améliore aussi la fluidité du trafic, avec peu de feux rouges et une circulation apaisée. Au cœur de la ville, un parc paisible représente l’équilibre du yin et du yang, rappelant que l’harmonie entre les forces opposées est au centre de la pensée chinoise. Se promener à Tekes, c’est comme arpenter un diagramme vivant de sagesse ancestrale.

Marché de street food à Tekes © Mao Jianjun / China Minutes

Une immersion dans la culture du Xinjiang

Tekes ne séduit pas uniquement par son urbanisme. C’est aussi un lieu authentique pour découvrir la vie traditionnelle dans le Xinjiang. Les visiteurs peuvent y savourer des nouilles faites à la main, des brochettes d’agneau ou encore le thé au lait local dans des restaurants familiaux.

Sur les marchés en plein air, les artisans vendent des textiles tissés à la main, des objets en cuir ou en argent. Il n’est pas rare non plus d’entendre résonner des mélodies ouïghoures traditionnelles jouées par des musiciens locaux sur les places publiques. Une atmosphère accueillante, tranquille et profondément enracinée dans les traditions locales.

Tekes, à la croisée de la philosophie, de l’architecture et de la culture vivante, prouve qu’il est possible de bâtir une ville où l’ancien inspire le présent — et où l’urbanisme devient une œuvre d’art en mouvement.

Article traduit de l’anglais et initialement publié sur China Minutes.

Photo du haut : rues en forme de bagua à Tekes © Mao Jianjun / China Minutes

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