[Vidéo] Robert Jacquinot de Besange : un ami de la Chine et père des réfugiés

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Il y a plus de 80 ans, au cœur du tumulte de la guerre sino-japonaise, un prêtre jésuite français marqua à jamais l’histoire de Shanghai. Robert Jacquinot de Besange, surnommé le « Père des Réfugiés » et l’« Ami de la Chine », mit son intelligence, sa foi et son humanité au service de centaines de milliers de civils pris au piège des combats.

Né en France en 1878, envoyé en Chine en 1913, il perdit un bras dans un accident et fut bientôt connu comme le « prêtre manchot ». Mais c’est surtout par son action en 1937, lors de la bataille de Shanghai, qu’il entra dans la mémoire collective. Grâce à son sens aigu de la négociation, il convainquit à la fois les autorités chinoises et les militaires japonais de reconnaître une zone neutre dans le quartier de Nanshi, refuge inédit qui abrita jusqu’à 300 000 réfugiés.

Diplomate discret, fin négociateur et infatigable collecteur de fonds, Jacquinot mobilisa des soutiens en Chine et à l’étranger, allant jusqu’aux États-Unis et au Canada pour obtenir l’appui du président Roosevelt. L’expérience du « modèle de Shanghai » inspira directement la création d’autres zones de sécurité en Chine, notamment à Nankin, et fut plus tard reconnue comme un jalon essentiel menant à la Quatrième Convention de Genève en 1949.

Rentré en Europe en 1940, il poursuivit son œuvre de secours en France puis en Allemagne, avant de mourir prématurément à Berlin en 1946. Jusqu’à la fin, il resta attaché à ce qu’il appelait sa « seconde patrie » : la Chine.

Aujourd’hui, son nom demeure un symbole d’humanité, de courage et de solidarité, rappelant qu’au milieu des pires violences, un seul homme peut inventer des espaces de dignité et sauver des vies.

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