Une plateforme d'échange internationale pour l'enseignement professionnel qui porte son nom – Atelier Luban – s'est récemment fait connaître dans le monde entier. Elle est devenue un vecteur important pour la recherche de compétences professionnelles, le partage d'expériences en matière d'enseignement professionnel et la réalisation d'échanges culturels.

En tant que premier Atelier Luban en Asie centrale, la construction de ce dernier au Tadjikistan a attiré l'attention du monde extérieur. Le président de l'Université technique du Tadjikistan Kudrat Davratzoda qui en est le responsable, a récemment accordé une interview exclusive à China News. Il a présenté le rôle occupé par l'Atelier Luban dans la coopération éducative et les échanges culturels entre la Chine et le Tadjikistan, ainsi que l'apprentissage mutuel des civilisations entre les deux pays dans le contexte du 10^e anniversaire de l'initiative « la ceinture et la route ».

Quel a été le processus de construction de l'Atelier Luban au Tadjikistan, et quels objectifs ont été fixés pour ce précurseur en Asie centrale ?

C’est à l’occasion de sa rencontre avec son homologue tadjik Mukhriddin en juillet 2021 à Douchanbé - capitale du Tadjikistan -, que Wang Yi, alors conseiller d'État et ministre des Affaires étrangères chinois, a évoqué pour la première fois la construction dans ce pays du premier Atelier Luban d’Asie centrale. Il a ajouté que la réalisation de ce dernier se ferait en coopération entre l'Université de technologie du Tadjikistan et le Collège professionnel et technique de gestion de la construction urbaine de Tianjin. En février 2022, lorsque le président chinois Xi Jinping a rencontré le président tadjik Emomali Rahmon à l’occasion de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pékin, il a déclaré qu'il accélèrerait la construction du premier Atelier Luban en Asie centrale au Tadjikistan. En mai de la même année, la première pierre était posée, après plus de 80 jours de travaux, la construction de l’Atelier Luban était achevée et en novembre, était organisée la  cérémonie de sa mise en activité.

Construit sur une surface de 1 138 m², cet Atelier Luban enseigne conjointement les techniques appliquées en énergie thermique urbaine et l'ingénierie de métrologie. Il  dispose de deux zones d'enseignement : un centre de formation à l'énergie verte et un centre de formation à l’arpentage et la cartographie intelligente. L'atelier emploie des enseignants qui ont reçu une formation systématique d’analyse globale pour permettre aux jeunes tadjiks d’acquérir des compétences professionnelles et techniques. Grâce à l'Atelier Luban, les enseignants et les étudiants de l'Université technique du Tadjikistan sont au contact d’instruments et d’équipements modernes, dont la plupart sont utilisés pour la première fois en Asie centrale.

Le lancement de l'Atelier Luban au Tadjikistan contribuera au développement de la recherche scientifique et des universités du pays, et rendra ses diplômés plus compétitifs sur le marché du travail. Dans le même temps, il deviendra le principal centre de formation de talents du pays dans les domaines des sciences et techniques, de l'économie et de bien d'autres domaines divers et variés.

Comment avez-vous entendu parler de Luban et que pensez-vous de l'interprétation culturelle et spirituelle qui la sous-tend ?

Luban était un artisan et un inventeur exceptionnel en Chine il y a 2 500 ans, mais également le symbole de la sagesse des travailleurs chinois. En tant que responsable du projet Atelier Luban au Tadjikistan, j'ai une compréhension plus profonde de cet homme.

« Luban » n'est pas qu'un simple nom, il représente l’excellence des compétences techniques et des qualités professionnelles ainsi que l’esprit d’innovation continue. Son esprit renferme des qualités qui ont encore des inspirations importantes à l'heure actuelle telles qu’être proactif, enseigner et dissiper les doutes, avoir le courage de l'innovation. Cet artisan exceptionnel de la Chine ancienne est non seulement bien connu en Chine, mais également dans le monde. Aujourd'hui, « Luban » est entré à Douchanbé, et on espère que son esprit continuera à être transmis ici.

À votre avis, que peuvent apprendre les jeunes tadjiks à travers l'Atelier Luban ? Par cette marque d'échange culturel et de coopération éducative, quels échanges et apprentissages mutuels peuvent avoir les civilisations des deux pays ?

Le Tadjikistan et la Chine sont des partenaires stratégiques globaux. Depuis l'établissement des relations diplomatiques, les liens entre les deux pays ont connu un développement rapide. En sa qualité de précurseur en Asie centrale, l'Atelier Luban du Tadjikistan a donné de nouvelles connotations au partenariat stratégique global pour promouvoir le développement des relations bilatérales.

Ces dernières années, le Tadjikistan et la Chine ont maintenu une bonne interaction dans le domaine de la culture, les deux parties ont accordé une attention particulière à l'expansion de la coopération dans ce domaine. Les deux pays ont mutuellement organisé des journées culturelles pour promouvoir l'établissement de contacts directs entre les institutions artistiques et culturelles. La tenue régulière de cercles scientifiques et culturels  ainsi que de conférences diplomatiques entre les deux peuples offre également une opportunité et un espace pour que les deux pays se comprennent davantage et établissent une relation de confiance.

L'éducation occupe une place importante dans la coopération culturelle entre les deux pays. À cet égard, les deux parties ont signé un accord de coopération en matière d'éducation, mettant en valeur le rôle fondamental et moteur de l'éducation dans les échanges et l'apprentissage mutuel entre les civilisations.

La construction de l'Atelier Luban au Tadjikistan a donné une impulsion au développement de ce pays pour mettre en œuvre le plan de développement national de « Vingt ans de sciences naturelles, de sciences de précision et de mathématiques » proposé en 2020. Il apporte également une contribution précieuse au développement de la recherche et de l'enseignement dans le domaine des sciences dures dans le pays.

Nous avons acquis une riche expérience de coopération et des sentiments amicaux très positifs en travaillant avec nos collègues chinois. Les enseignants chinois et les étudiants tadjiks s'entendent bien et étudient ensemble, ce qui aide non seulement les jeunes tadjiks à améliorer leurs compétences, mais renforce également la reconnaissance mutuelle et l'amitié.

L'Atelier Luban est maintenant devenu un modèle de compréhension et de respect mutuel ainsi qu’un partenariat entre les deux pays. Grâce à lui, les deux parties cultiveront conjointement davantage de jeunes talents exceptionnels. On peut dire avec confiance que grâce à des efforts conjoints, nous ferons de l'Atelier de Luban au Tadjikistan un centre de premier plan pour la formation de personnel qualifié.

Article traduit du chinois, initialement publié sur Chinanews.com.cn.