
Visite au zoo Pairi Daiza avec Eric Domb, un ami belge de la Chine
En entrant dans le parc zoologique Pairi Daiza de Brugelette, dans la province belge de Hainaut, la Chine semble être à portée de main. Les cinq pandas géants y sont les ambassadeurs incontestés. Le Jardin chinois s’étend sur 4,5 hectares, auréolé du célèbre vers de Li Bai traduit en français : « Dégaine ta lame pour couper l’eau, elle n’en coulera que plus vite, lève ta coupe pour épancher ton chagrin, il n’en sera que plus profond ». Le magnolia planté par Xi Jinping et le roi Philippe de Belgique en mars 2014 s’épanouit de toutes ses fleurs.
L’homme qui se cache derrière ce Royaume du Milieu est Eric Domb, fondateur et président du parc zoologique Pairi Daiza. Il voue un amour de longue date à la Chine. Influencé par ses parents, il a été exposé à la culture chinoise dès son plus jeune âge. Dans les années 1990, Eric Domb a renoncé à une longue carrière d’avocat pour fonder Pairi Daiza. En 2005, il a construit le Jardin chinois du zoo et y a donné libre cours à son amour pour la Chine.
En juin 2023, Eric Domb reçut une réponse à la lettre qu’il avait envoyée au président Xi Jinping. Ce dernier l'encourage à continuer de promouvoir activement l’amitié sino-belge et sino-européenne. Il est convaincu que lui et d’autres personnalités amies continueront à semer les graines de l’amitié, à attirer davantage de personnes, en particulier la jeune génération, à rejoindre avec enthousiasme la cause de l’amitié et à apporter de nouvelles contributions au développement des relations sino-belges et sino-européennes.
Eric Domb a récemment accordé une interview exclusive à China News, au parc zoologique Pairi Daiza.
Comment avez-vous découvert la culture chinoise ? Que représente la Chine pour vous ?
Mes parents ont toujours eu un vif intérêt pour la culture chinoise, en particulier ma mère, qui en est passionnée et qui lit beaucoup de livres sur la Chine. Lorsque j’étais enfant, ma famille collectionnait des antiquités chinoises, qui sont aujourd’hui devenues mes trésors.
J’ai toujours su que mon rêve se réaliserait loin, en Chine. À chacun de mes voyages, je ressens l’enthousiasme, la confiance en l’avenir et la soif de connaissance, en particulier chez les jeunes. Leur amour de la connaissance, leur respect pour la science et l’exploration sont fantastiques.
Je pense qu’une autre caractéristique majeure de la Chine est son éclectisme. Par exemple, après son introduction en Chine, le bouddhisme s’est enraciné et a coexisté avec les religions chinoises locales telles que le taoïsme. On peut trouver en Chine des lieux qui sont à la fois des temples bouddhiques et des monastères taoïstes, ce qui reflète une attitude inclusive et pragmatique.
Pourriez-vous nous faire partager les « coulisses » de votre échange épistolaire avec le président Xi Jinping ?
Ce fut une expérience incroyable. En mars 2014, le président Xi Jinping a visité le parc zoologique Pairi Daiza et a planté un magnolia avec le roi Philippe. Aujourd’hui, l’arbre s’est épanoui et étoffé. Quand il est en fleurs, il est comme un enfant en pleine croissance, impatient de montrer à quel point il est fort.
J’aime beaucoup les arbres. On peut même dire qu’ils sont mon obsession. En 2023, lorsque le magnolia était en fleur au parc zoologique Pairi Daiza, j’ai rencontré l’ambassadeur de Chine en Belgique et je lui ai parlé de cet arbre magnifique et singulier. C’est lui qui m’a encouragé à écrire au président Xi Jinping pendant sa floraison.
Pour être honnête, je ne m’attendais pas à ce qu’il réponde à ma lettre, écrite simplement en souvenir du jour merveilleux où il a visité le zoo. Je tenais à exprimer l’amour d’un citoyen belge ordinaire pour la Chine et à transmettre un message de respect et d’amitié. Je m’attendais encore moins à recevoir une réponse dans de si brefs délais. Pour moi, ça a été un véritable tournant, qui m’incitera à travailler plus dur et à prendre des mesures concrètes pour promouvoir activement l’amitié entre la Belgique et la Chine, ainsi qu’entre l’Europe et la Chine.
Le parc zoologique Pairi Daiza est désormais l’un des rares zoos en dehors de la Chine à accueillir simultanément cinq pandas géants. En tant que président du zoo, pouvez-vous nous dire ce qu’ils représentent à vos yeux ?
Qui n’aime pas les pandas ? Ce sont des animaux beaux, mignons et un brin paresseux. Ils sont carnivores et pourtant, ils adorent manger du bambou. Peut-être que vous l’ignoriez, mais certains de nos visiteurs viennent voir les pandas presque tous les jours. Ils observent leurs moindres mouvements et en savent beaucoup plus que moi sur eux cinq. Tout le monde aime les pandas, vraiment. Ils attirent l’attention du monde entier et sont les parfaits ambassadeurs de la Chine. Tout comme l’initiation à la musique classique, qui commence par les morceaux les plus faciles, la plupart des touristes visitent le parc zoologique Pairi Daiza non pas pour « découvrir la culture chinoise », mais pour voir les pandas. Et c’est très bien ainsi. Toutefois, je pense que les zoos situés hors de Chine devraient non seulement attirer les visiteurs grâce aux pandas, mais aussi les rapprocher de la culture chinoise grâce à eux, afin qu’ils puissent véritablement faire l’expérience de la culture chinoise. C’est ce que le parc zoologique Pairi Daiza s’efforce de faire.
Vous souhaitez agrandir le Jardin chinois du parc zoologique Pairi Daiza pour en faire un « village chinois ». Quels sont vos projets, concrètement ?
Je souhaite construire un village chinois traditionnel authentique et classique qui incarne le concept de coexistence harmonieuse entre l’homme et la nature. C’est pour cette raison que je suis allé à Dujiangyan, dans le Sichuan, en août 2023. J’espère construire un jardin parcouru de cours d’eau dans le village chinois et expliquer comment Dujiangyan a divisé la rivière en deux parties et ajusté le volume d’eau en fonction des saisons, pour mieux tirer partie des inondations. Je pense que c’est un modèle du concept de symbiose harmonieuse entre l’homme et la nature.
Un autre projet consistera à raconter l’histoire magique de l’ancienne route du thé et des chevaux. Par exemple, dans le village chinois, nous installerons des motifs en forme de fer à cheval pour que nos visiteurs comprennent que le thé n’est pas né au Japon, en Grande-Bretagne ou en Inde, mais en Chine. Le thé et les chevaux étaient échangés entre les régions du sud et du nord de la Chine via la route du thé et des chevaux. En bref, nous espérons que les touristes s’immergeront dans la culture chinoise dans le village chinois et apprécieront les merveilleux cadeaux que la civilisation chinoise a apportés au monde.
Quelles sont vos suggestions pour promouvoir et diffuser la culture chinoise à l’étranger ?
Je pense que les parcs zoologiques sont une très bonne plateforme pour promouvoir et diffuser la culture chinoise à l’étranger. Ils sont bien plus conviviaux que les musées, que certains sont encore réticents à visiter. Mais si vous allez au zoo, si vous voyez des pandas géants et si vous ressentez la beauté de la culture chinoise, il vous sera alors plus facile de comprendre et même de « digérer » la culture chinoise.
En plus des pandas géants, j’aimerais élever des singes de Chine dans le parc zoologique Pairi Daiza pour faire connaître l’histoire du roi des singes, Sun Wukong, et pour faire découvrir au plus grand nombre le classique chinois de la Pérégrination vers l’Ouest. À mon sens, la culture chinoise est telle une « belle femme », mais elle est recouverte de plusieurs couches de voiles en Occident. Nous devons travailler dur pour accroître sa visibilité à l’avenir.
Article traduit du chinois, initialement publié sur Chinanews.com.cn.
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