Chine-Afrique : Pourquoi l’Afrique devrait choisir le renforcement de la coopération économique et commerciale avec la Chine ?

1726132240268 China News Gao Zhimiao

Le Forum sur la coopération sino-africaine 2024 s’est tenu à Pékin du 4 au 6 septembre. Ce sommet a adopté à l’unanimité la Déclaration de Pékin sur la construction d’une Communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle.

Comment bâtir une Communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de haut niveau ? Quels ont été les fruits de la coopération sino-africaine ces dernières années ? Pourquoi le renforcement de la coopération économique et commerciale avec la Chine est-il le bon choix pour l’Afrique ? Amine Hammadi, professeur algérien à l’École d’éducation internationale de l’Université de finance et d’économie de Shanghai et analyste en chef des données de la Chambre de commerce africaine, a récemment accordé une interview exclusive à China News pour répondre à ces questions.


Quelles ont été vos attentes durant le Forum sur la coopération sino-africaine 2024 qui vient de se clôturer ? Quelles ont été les caractéristiques de la coopération économique et commerciale entre la Chine et l’Afrique ces dernières années ? Pourquoi le renforcement de la coopération économique et commerciale avec la Chine est-il le bon choix pour l’Afrique ?

En 2023, la valeur des échanges commerciaux entre l’Afrique et la Chine a atteint 282,1 milliards de dollars (255,5 milliards d’euros), soit une augmentation de près de 11 % par rapport à 2021, établissant un nouveau record historique pour la deuxième année consécutive et reflétant la forte résilience du commerce sino-africain. En outre, la coopération en matière d’investissement entre l’Afrique et la Chine n’a cessé de croître. Fin 2023, le stock d’investissements directs de la Chine en Afrique a dépassé les 40 milliards de dollars (36,23 milliards d’euros), ce qui en fait l’une des principales sources d’investissements étrangers en Afrique.

Depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine, l’objectif principal des sommets a toujours été d’édifier une plateforme pour renforcer la coopération entre l’Afrique et la Chine. Le sommet 2024 est resté fidèle aux cinq principes de coexistence pacifique mis en avant lors de la création du Forum. La Chine et toutes les parties africaines se sont engagées dans une communication et une consultation approfondies afin de perpétuer l’esprit d’amitié et de coopération entre l’Afrique et la Chine, de manière à ce que ce sommet devienne un autre symbole de l’amitié et de la solidarité entre l’Afrique et la Chine, mais aussi un symbole du renforcement des échanges et de la coopération. La Chine a toujours considéré le bénéfice mutuel et le développement comme ses principaux objectifs. Dès lors, je suis convaincu que l’Afrique et la Chine continueront à promouvoir le plan Vision 2035 de la Coopération Chine-Afrique et à soutenir la construction d’une Communauté d’avenir partagé Chine-Afrique.

Le thème du sommet 2024 est remarquable, en ce sens que la Chine ne sous-estime pas l’Afrique et qu’elle est prête à « travailler main dans la main » avec elle pour parvenir à un développement commun et partager les intérêts. La Chine a compris que l’Afrique est dotée d’un énorme potentiel de développement futur et de nombreux pays africains considèrent la Chine comme un modèle en matière de développement économique et social. La Chine a beaucoup d’expérience à partager dans la modernisation et le développement des pays africains, notamment avec l’initiative la Ceinture et la Route, au sein de laquelle sa vision du développement des infrastructures et des interconnexions, entre autres aspects, est devenue plus vaste et plus spécifique.

La Chine reste le premier partenaire commercial de l’Afrique. La Chine est à la pointe des énergies vertes et des infrastructures. De nombreux pays africains coopèrent avec des entreprises chinoises qui investissent dans les nouvelles technologies, les énergies vertes et la formation professionnelle, ce qui s’inscrit parfaitement dans la forte demande d’électricité des pays africains, où quelque 600 millions d’habitants n’ont toujours pas accès à l’électricité. En outre, le développement du capital humain constitue l’un des principaux défis et opportunités auxquels est confrontée la population africaine. Un continent aussi jeune, doté d’un tel potentiel de développement économique, a besoin d’un nouveau soutien technique.

À l’avenir, l’Afrique et la Chine devraient travailler ensemble afin d’améliorer leur coopération. Le potentiel de croissance de la coopération Afrique-Chine est encore important, notamment dans des domaines tels que le développement du capital humain et la formation. Une compréhension claire des besoins de l’Afrique et un respect mutuel font de la Chine un partenaire idéal pour les pays africains, pour mieux promouvoir leur développement économique et social.

Vous avez évoqué la Ceinture et la Route. L’Afrique est un acteur majeur de cette initiative. Qu’a-t-elle apporté à l’approfondissement de la coopération sino-africaine ?

L’initiative la Ceinture et la Route a aidé l’Afrique à résoudre de nombreux problèmes. Par exemple, l’Afrique est un très vaste continent doté de transports très peu pratiques. L’avancement de l’initiative la Ceinture et la Route a entraîné des progrès et un développement des installations de transport. C’est par exemple le cas des trains. En tant qu’Africain, je pense que c’est l’un des points les plus marquants. Sur cette base, l’initiative la Ceinture et la route a facilité les échanges commerciaux entre les pays africains, mais aussi relié les peuples entre eux.


Dans l’ensemble, l’Afrique est toujours à la traîne en matière de développement des infrastructures et de développement rural et de nombreuses régions d’Afrique ont besoin d’être soutenues et développées. Mais d’autre part, l’Afrique a du potentiel et la Chine l’a bien compris. La Chine mène des projets de construction d’infrastructures dans de nombreuses régions d’Afrique, qui non seulement favorisent le développement et les progrès au niveau local, mais stimulent également l’internationalisation et les exportations de la Chine. À long terme, ce type de coopération profitera aux deux parties. J’espère par ailleurs que l’initiative la Ceinture et la Route débouchera sur des pratiques de plus en plus inclusives.

Certaines mauvaises langues pourraient penser que le commerce entre les pays concernés par l’initiative la Ceinture et la Route et la Chine est à sens unique et que seule la Chine exporte. C’est là une perception erronée. Le commerce entre la Chine et l’Afrique est bidirectionnel. En réalité, la Chine s’est ouverte aux importations. Prenons l’exemple de l’Exposition internationale des importations de la Chine organisée à Shanghai. De nombreuses PME africaines ont bénéficié de débouchés commerciaux grâce à cette plateforme, afin d’exporter du café et d’autres produits éthiopiens vers le marché chinois. La Chine a également apporté beaucoup de soutien et d’assistance aux PME africaines qui souhaitaient pénétrer le marché chinois. En raison de l’importance de sa population et de l’augmentation de son pouvoir d’achat au cours des trente à quarante dernières années, la Chine est également un marché très attractif pour les PME africaines.

Pour conclure, nous devons examiner attentivement ce que la Chine a réalisé ces quarante dernières années. En effet, plus de 500 millions de Chinois sont sortis de la pauvreté. Bien que nous ne puissions pas copier directement ces réalisations, l’expérience de la Chine mérite d’inspirer de nombreux pays.

Article traduit du chinois, initialement publié sur Chinanews.com.cn.



Commentaires

Rentrez votre adresse e-mail pour laisser un commentaire.