La loi
sur la sécurité nationale de Hong Kong, officiellement la loi de la
République populaire de Chine sur la sauvegarde de la sécurité nationale dans
la région administrative spéciale de Hong Kong est un texte de loi sur la
sécurité nationale concernant Hong Kong. Cette loi a été promulguée le 30 juin
2020 par le Président chinois Xi Jinping. Ce
texte vise à réprimer quatre types de « crimes » : subversion,
séparatisme, terrorisme et collusion avec des forces extérieures. Il rend la
justice chinoise compétente pour les crimes les plus graves, dont les peines
peuvent aller de dix ans d’emprisonnement jusqu’à la prison à vie.
Ce texte élargit par
ailleurs les pouvoirs de la police hongkongaise en matière de surveillance,
retirant, de fait, une grande partie du pouvoir de contrôle judiciaire. Les
forces de l’ordre peuvent procéder à des perquisitions sans mandat, si elles
estiment que la sécurité nationale fait l’objet d’une menace « imminente ».
Le chef de la police a également reçu le pouvoir de contrôler et de supprimer
toute information en ligne s’il existe des « motifs raisonnables » de
penser qu’elle viole ladite loi. La police peut ordonner aux entreprises du
secteur de l’Internet, ainsi qu’aux prestataires de services, de retirer toute
information et saisir tout leur matériel. En cas de refus, elles seraient
passibles d’amendes et d’une peine allant jusqu’à un an de prison. Les sociétés
sont tenues de fournir les registres d’identification et une assistance pour
déchiffrer des données. Le chef de la police peut demander à des organisations
politiques internationales de livrer des informations sur leurs activités à
Hongkong – y compris des données personnelles, leurs sources de revenus et
leurs dépenses. De larges pouvoirs en matière de surveillance, comme celui
d’intercepter des communications, sont désormais autorisées par la loi.
La promulgation de cette loi consacre la fin
d’une autonomie reconnue à Hong Kong dans le domaine judiciaire depuis la
rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine, le 1er juillet 1997. De nombreux
pays occidentaux, parmi lesquels vingt-sept membres du Conseil des droits de
l’homme des Nations unies, avaient condamné le texte, redoutant qu’il
n’entraîne la répression de toute opposition politique. Ils avaient exhorté
Pékin à réexaminer cette loi et les États-Unis avaient menacé la Chine de
représailles, promettant de ne pas « rester
les bras croisés ». Près d’un an s’est écoulé depuis ces
exhortations. Pékin n’a pas reculé et fait ainsi valoir ses droits régaliens et
historiques à soumettre Hong Kong et ses habitants à une seule et unique loi
nationale. « Un pays, deux systèmes » : c’en est donc fini de
cette politique qui longtemps avait été soutenue comme un principe cardinal.
Photo
© WANG Shen/Xinhua
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