
Qui est Linabell, la renarde rose américaine devenue nouvelle idole de C-Pop ?
En pleine répression contre la culture toxique des célébrités en Chine, Linabell, la nouvelle amie renarde de l’ourson Duffy dans l'univers de Disneyland, a créé la surprise en devenant la nouvelle star dans l'empire du Milieu.
Le 29 septembre, à la veille de la fête nationale chinoise, le parc Shanghai Disneyland est devenu le premier au monde à célébrer l’arrivée de son nouveau membre, avec une nouvelle collection de produits dérivés dédiée. Dès son lancement, Linabell a conquis des millions de fans Chinois. De nombreux hashtags liés au personnage ont été propulsés en tête des tendances Weibo. Certains fans ont même fait la queue pendant 7 heures pour acheter des peluches Linabell. Si la jeunesse chinoise, en dépit des conflits géopolitiques sino-américains, se passionne toujours pour la pop culture américaine, derrière la ferveur suscitée par Linabell, c’est la culture des fans qui contribue à la médiatisation et à la construction de l’identité de la renarde au pelage rose poudré, une fleur violette sur l’oreille et une loupe de détective à la main.
En effet, surnommée « notre fille nationale », Linabell est traitée comme une réelle idole sur les réseaux sociaux. Ses moindres faits et gestes – poser pour des selfies, danser, se faire une manucure –, sont suivis de près par des fans enthousiastes et suscitent des millions de vues et de discussions sur Weibo. Intégrée parfaitement dans la vie et la culture locale, elle se voit donner un nom chinois assez énigmatique : chuansha daji 川沙妲己 (chuansha, le district où se situe Shanghai Disneyland et daji, femme fatale transformée par une renarde, dans les légendes chinoises). Parallèlement, le phénomène Linabell a rendu plus visible l'industrie de la « chirurgie esthétique pour les peluches » avec des tarifs de retouche qui peuvent atteindre jusqu’à 5 000 yuans (693 euros).
Contrairement à leur médiatisation mesurée en Occident, l’ourson Duffy et ses amis comme ShellieMay, Gelatoni ou StellaLou ont rencontré un succès énorme dans les pays asiatiques comme le Japon ou la Chine, où prospère la culture du mignon. Les acheteurs de ces peluches sont souvent des jeunes femmes âgées de 18 à 30 ans. Pour les unes, la beauté physique de Linabelle prime avant tout, parce que « personne ne peut résister à cette petite renarde rose » ou que « sa queue longue et rose est tellement adorable », pour les autres, « Linabell a l’air ouverte d’esprit et courageuse, rompant sans doute avec la tradition ». La fièvre déclenchée par Linabell renforce encore une fois le statut de l'usine à rêves de Disneyland. Pour les jeunes chinois d'aujourd'hui, vivant sous différentes pressions, autant professionnelle que familiale, ces jouets adorables leur apportent sans doute une force de guérison psychologique, et les font revivre des moments idylliques sans se soucier de la réalité.
Photo © compte officiel Weibo du parc Shanghai Disneyland
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