
Le photographe animalier Will Burrard-Lucas en parrain des pandas sauvages chinois
Premier photographe à avoir obtenu des images en haute définition d’une panthère noire au Kenya en 2019, Will Burrard-Lucas a développé des appareils et des pièges photographiques. Ils lui permettent de capturer en gros plan des animaux rares et menacés d’extinction.
Premier photographe à avoir capturé des images en haute définition d’une « panthère noire » au Kenya en 2019, Will Burrard-Lucas est également connu pour avoir développé des appareils et des pièges photographiques lui permettant de capturer des photos en gros plan d’animaux sauvages. D’abord photographe autodidacte, le Britannique de 38 ans se passionne très vite pour les photos d’animaux sauvages et rares, ce qui le mène immanquablement vers les pandas géants de Chine.
Né au Royaume-Uni, Will Lucas passe une partie de son enfance en Tanzanie. Telle une graine semée dans la terre, cette expérience éveille en lui la passion pour les animaux sauvages, et plus particulièrement les animaux rares et menacés d’extinction, qu’il n’aura cessé de photographier dans leur environnement naturel.
© Will Lucas
« Certains animaux sont inconstants, d’autres restent extrêmement vigilants envers les humains. Il me faut attendre des jours, des semaines, voire des mois avant de ne pouvoir les croiser qu’occasionnellement », explique-t-il.
De retour sur le continent africain à 29 ans, il s’intéresse aux derniers éléphants de savane aux « longues défenses » et travaille en collaboration avec Tsavo Trust en 2017. En 2019, il est le premier photographe à capturer des images en haute définition de la « panthère noire », un léopard d’Afrique « légendaire », confirmant ainsi la présence de ce type de panthères sur le continent. Le dernier cliché connu de cette espèce de panthère remontant à 1909 ! En février dernier sortait son beau livre résultat de ce projet sur les léopards, The Black Leopard : My Quest to Photograph One of Africa's Most Elusive Big Cats (disponible en anglais).
Le site internet de Will Lucas est un parc animalier en photos : des protèles face caméra, une élégante panthère noire au regard intense, un porc-épic pris par surprise, une famille de lions se prélassant sous un ciel étoilé… « J’ai juste envie de capter de près les expressions les plus naturelles des animaux avec mon appareil photo afin que le public puisse découvrir leurs caractéristiques et leur beauté extraordinaires. »
C’est donc tout naturellement que le photographe renommé se passionne pour les pandas géants qui l’ont amené dans une aventure en Chine il y a de cela 10 ans. Conscient qu’il lui serait très difficile d’apercevoir un panda sauvage dans les monts Qinling, connus pour être l’un des rares habitats naturels des pandas, Will Lucas décide tout de même de tenter sa chance et part dans la forêt accompagné d’un guide local. Mais le trekking en haute montagne s’avérera plus compliqué que la randonnée qu’il avait en tête. Alors qu’ils commençaient à perdre espoir, ils tombent sur un panda sauvage en approchant d’une forêt de bambous. Celui-ci, effrayé par la présence des deux humains s’enfuit aussitôt mais Will Lucas n’était pas au bout de ses surprises car un autre panda était caché dans le bois ! « J’étais emballé et je me sentais très chanceux de pouvoir voir de mes propres yeux cet animal emblématique en voie de disparition. Il était juste devant moi, d’une beauté inouïe ! »
« C’est la rencontre la plus incroyable que j’aie jamais eue avec des animaux sauvages. »
La chance ne semblait pas s’arrêter là. Soudain, le panda se dirige vers Will. Il s’agit d’un mâle en pleine exploration de territoire. Il s’était arrêté pour sentir son environnement et marquer les lieux avec son odeur. Au bout de 10 minutes, il retourne dans la forêt et continue de mâcher du bambou. « Pendant tout le temps que nous l’observions, le panda n’a montré aucune trace de panique. Il m’a même regardé avec un peu de curiosité. C’est la rencontre la plus incroyable que j’aie jamais eue avec des animaux sauvages. Chaque fois que je me remémore cette scène, je me pince pour m’assurer de ne pas avoir rêvé. »
Au cours de son expédition dans les monts Qinling, Will a également découvert avec surprise d’autres animaux sauvages insolites, tels que le takin, les rhinopithèques (singes au « nez retroussé ») ou encore le faisan doré et le polatouche.
Mais s’agissant des pandas géants, le photographe est profondément préoccupé par leur faible taux de natalité et la remise en question de leur environnement naturel. Bien que la Chine et le reste du monde accordent de plus en plus d’attention à cette espèce rare, elle demeure menacée d’extinction. Certains écologistes ont même suggéré qu’il n’y avait pas assez d’habitats pour garantir la survie des pandas géants sauvages et que l’argent investi dans leur protection serait mieux dépensé ailleurs, une idée à laquelle Will s’oppose fermement : « Maintenant que j’ai vu ces vies dans la nature, j’estime que chaque centime dépensé dans ce sens en vaut la peine. Si nous ne pouvons même pas les protéger, que pourrons-nous protéger d’autre ? »
De son périple dans les monts Qinling, Will Burrard-Lucas a réalisé un court-métrage qui raconte son voyage à la recherche des pandas, dans l’espoir de sensibiliser le public sur la question et d’obtenir davantage de soutien de la part des organisations de protection de la faune sauvage.
En partenariat avec L’Humanité-Dimanche / Le 9 magazine.
Photo du haut © Will Lucas
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