
« Returnees » : la nouvelle vague des entrepreneurs chinois formés à l’étranger
De plus en plus de diplômés chinois formés à l’étranger rentrent au pays pour lancer leur entreprise ou s’engager dans les secteurs de pointe. De l’intelligence artificielle à la médecine biotechnologique, en passant par les énergies vertes, ces « returnees » (ou « retourneurs ») incarnent une nouvelle génération de créateurs d’avenir.
Pékin, Shanghai et d’autres grandes villes chinoises se révèlent être des terres d’opportunités, avec un fort potentiel de marché et des politiques publiques favorables.
Science, innovation et ambition internationale
Le récent Livre bleu sur les diplômés de retour à Pékin offre un éclairage sur les grandes tendances observées chez ces talents. À Pékin, plus de 20 % d’entre eux travaillent dans les secteurs liés aux sciences & technologies. D’autres se répartissent entre l’économie (19,5 %), l’éducation (17,8 %) et les services professionnels (13,2 %).
Mais c’est surtout dans les secteurs émergents que leur impact se fait sentir : 60 % des diplômés revenus à Pékin travaillent dans des domaines dits de « nouvelle productivité » comme l’intelligence artificielle, la santé numérique, les véhicules intelligents connectés, les énergies vertes ou encore les technologies de fabrication du futur. Parmi ceux qui créent leur entreprise, plus de 80 % investissent ces filières stratégiques.
Le potentiel de développement de Pékin est cité comme la principale raison de leur choix d’implantation. Viennent ensuite la proximité familiale, les opportunités de marché, ainsi que l’accès à un environnement innovant et à un écosystème entrepreneurial solide.
Shanghai, l’autre eldorado des créateurs
Shanghai s’affirme également comme un pôle d’attraction majeur pour les entrepreneurs revenus de l’étranger. D’après une enquête menée auprès de startups fondées dans la métropole, plus de 86 % des sondés ont choisi Shanghai comme premier lieu d’implantation. Les atouts mis en avant ? Un vivier de talents, un marché dynamique et une situation géographique stratégique.
Le profil de ces jeunes créateurs est révélateur : plus de 70 % appartiennent aux générations nées dans les années 1980 et 1990. Plus de 90 % d’entre eux sont titulaires d’un master ou d’un doctorat, et plus de 70 % se concentrent sur des secteurs de pointe comme la biotechnologie, les circuits intégrés ou l’IA. Fait remarquable : plus de 60 % de ces entreprises deviennent rentables en moins de trois ans, et 52 % visent déjà les marchés internationaux.
Une nouvelle génération de femmes à la tête de l’innovation
L’enquête met aussi en lumière la montée en puissance des femmes entrepreneures issues de l’étranger. Sur 300 sondés, 36 % étaient des femmes, un chiffre en hausse. Elles se distinguent non seulement dans les domaines de la culture, de l’art et de l’éducation, mais aussi à la tête d’entreprises technologiques dans l’IA, la fabrication intelligente et les biotechnologies. Certaines sont fondatrices, d’autres dirigeantes ou encore scientifiques de haut niveau.
Au-delà des mégapoles, un mouvement national
Si Pékin et Shanghai restent les pôles majeurs, d’autres villes comme Guangzhou, Shenzhen, Suzhou, Hangzhou ou Changsha attirent de plus en plus ces talents revenus de l’étranger. Pour les séduire, de nombreuses régions renforcent leurs politiques d’accompagnement : aides à la création, soutien à l’innovation, services dédiés. Objectif : offrir un écosystème propice à l’éclosion de projets ambitieux et durables.
Article traduit de l’anglais et initialement publié sur China Minutes.
Photos : CNS
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