Sur les courts en terre battue de Roland-Garros, la jeune Zheng Qinwen, âgée de 21 ans, a remporté une médaille d'or historique pour le tennis chinois le 3 août. 

« La victoire revient toujours aux plus tenaces. » Cette citation, gravée dans les gradins, semblait briller encore plus intensément que la terre battue elle-même lorsque le drapeau chinois s’est élevé.

« Papa a même pleuré »

Après sa victoire, Zheng Qinwen, excitée, s’est adressée face caméra : « Papa, cette fois-ci, j'ai vraiment honoré la famille ! » Bien que connu pour être strict, son père a surpris Zheng Qinwen en pleurant lors de leur appel téléphonique après sa victoire. « Ses yeux étaient tout gonflés. Je lui ai demandé ce qui s’était passé, et ma mère m’a dit qu’il pleurait à chaque match. »

Lors de la finale du tournoi WTA 250 de Palerme avant les Jeux Olympiques, Zheng Qinwen avait remporté son premier titre de la saison, mais son père n'avait pas montré beaucoup d'enthousiasme, la poussant à se concentrer sur les Jeux. « Pour nous, l’honneur national dépasse toujours les accomplissements individuels, donc cette victoire est incomparable. »

Le père de Zheng Qinwen a joué un rôle crucial dans son parcours tennistique, investissant tout pour qu'elle puisse s’entraîner. Elle se souvient qu’à l’âge de douze ou treize ans, après une défaite, il lui disait : « Si tu joues comme ça, ce n’est pas la peine de continuer. » Mais Zheng lui répondait : « Donne-moi une autre chance, je ferai mieux la prochaine fois. »

« Ne jamais abandonner »

Depuis ses débuts dans les compétitions nationales de jeunes organisées par Nike jusqu'à son titre olympique, Zheng Qinwen a connu des hauts et des bas. Début 2024, après avoir atteint la finale de l’Open d’Australie pour la première fois et décroché la deuxième place, elle a traversé une période de baisse de forme, s'inclinant au troisième tour de Roland-Garros et dès le premier tour de Wimbledon.

« Étrangement, malgré les moments difficiles et les larmes, je n’ai jamais pensé à abandonner », a-t-elle confié.

Son parcours olympique a été semé d’embûches : lutter sous la chaleur contre Navarro, renverser la vapeur après trois heures de combat contre Kerber, mettre fin au règne de trois ans de Swiatek sur les courts de Roland-Garros, et finalement, battre Vekic en deux sets. Sa détermination et son combat ont été la clé de sa progression.

Les compétitions olympiques n'apportent pas de points pour le classement professionnel et peuvent perturber le rythme des joueurs. Pourtant, Zheng Qinwen a déclaré aux médias internationaux, dans un anglais fluide : « Les matchs sont épuisants, mais même si je dois jouer trois heures de plus pour mon pays, je le ferai. »

Devenir une légende

Treize ans après que Li Na soit devenue la première Asiatique à remporter un titre en simple lors d’un Grand Chelem à Roland-Garros, Zheng Qinwen a marqué l’histoire en devenant la première Chinoise à remporter l’or olympique en tennis en simple.

Zheng a révélé qu'avant chaque match, elle regarde des vidéos de la victoire de Liu Xiang (athlétisme) aux Jeux Olympiques d'Athènes à 21 ans, trouvant ainsi de l’inspiration. « J'espérais devenir une figure de proue du sport chinois comme Li Na et Liu Xiang. Cette fois, j'ai prouvé que je pouvais être cette personne. »

Elle a aussi précisé que cette médaille d'or ne la détournerait pas de ses objectifs : « J’ai déjà remporté de nombreux titres et vécu de nombreux échecs. Je sais exactement où j’en suis. Je ne vais pas me reposer sur mes lauriers. J'ai encore beaucoup d’objectifs à atteindre et je dois continuer à me surpasser ».

Des médias étrangers ont décrit Zheng comme vive et sympathique, ses déclarations sincères ayant séduit de nombreux fans à travers le monde, la considérant peut-être comme le meilleur atout du soft power chinois.

« Je suis très heureuse d’avoir gagné cette médaille d’or. J'ai toujours voulu devenir une légende du tennis pour inspirer plus d'enfants à essayer ce sport », confie-t-elle.

Photos : Xinhua