Le « Tai-chi balle du dragon blanc » : un sport « doux » qui combine les équipements occidentaux et le tai-chi traditionnel

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Au début du mois de juin 2024, l'Association européenne de Tai-chi balle du dragon blanc a organisé son événement de formation annuelle en Allemagne dans la ville de Bensheim située dans le sud du lander de Hesse. À cette occasion, les passionnés du Tai-chi balle du dragon blanc de différents pays et diverses ethnies se sont réunis pour comparer leurs compétences et échanger à propos des évolutions de cette discipline.

Actuellement président de l'Association européenne du Tai-chi balle du dragon blanc, Sui Xiaofei a introduit ce sport en Europe en 2005. Récemment, il a accepté un entretien exclusif avec China News afin de préciser quelle est la relation entre cette discipline et le Tai-chi chinois, quel type d’évolution a connu ce sport connu depuis son entrée en Europe et pourquoi il a attiré nombre d’amateurs.

Pouvez-vous nous faire part de votre histoire avec le Tai-chi balle du dragon blanc et nous dire ce qui vous a poussé à l’introduire en Europe ?

Ma relation avec le Tai-chi balle du dragon blanc est liée à mon père. Arrivé en Allemagne dans les années 1980, il était très intéressé par les arts martiaux chinois, le Tai-chi, la médecine traditionnelle chinoise et les soins de santé. Faisant de cet intérêt une carrière, mon père est ainsi à l’origine d'une grande partie de l'éveil du Tai-chi et du Qigong en Allemagne. C’est dans ce contexte, et grâce à la mise en relation par mon père, qu’en 2003 j'ai rencontré en Chine le professeur Bai Rong, originaire de Jinzhong dans la province du Shanxi, l'inventeur du « softball » chinois.

J’ai grandi en Allemagne et je me suis particulièrement intéressé aux sports de balle et ballon. Quand j'étais enfant, j'aimais notamment jouer au football, au tennis de table et au badminton. Après avoir vu ce sport appelé « Tai-chi softball » en Chine, j'ai été profondément attiré par les mouvements « d'orientation » et « d'envoi » inhérents à ce sport. J'ai donc étudié avec le professeur Bai Rong pendant environ trois ou quatre ans.


En 2005, nous avons commencé à promouvoir la création de l’Association du Tai-chi balle du dragon blanc en Allemagne et avons invité le professeur Bai Rong à donner des conférences. Ma décision d'introduire ce sport en Europe avait une intention initiale en fait très simple, car à cette époque, les gens qui pratiquaient le Tai-chi ou le Qigong ne constituaient qu'un très petit groupe en Europe. On peut dire que ces disciplines étaient relativement confidentielles et que les gens n’en connaissaient que peu de choses. Je pensais que si l'élément de la balle y était intégré, cela permettrait de mieux transmettre les idées culturelles traditionnelles de la Chine selon lesquelles la douceur surmonte la dureté et l'intégration du yin et du yang.

Quelle est la relation entre le Tai-chi balle du dragon blanc et le Tai-chi chinois ? Comment son développement en Europe a-t-il été influencé par la culture chinoise et occidentale ?

La théorie et les concepts de base du Tai-chi balle du dragon blanc sont en cohérence avec le concept du Tai-chi selon lequel la douceur surmonte la dureté et l'intégration du yin et du yang. Cela comprend notamment la conduite de l'ensemble de la respiration et du rythme à travers une série continue de mouvements corporels souples et de pensées douces.

Lorsque les Occidentaux voient ce sport, sans aucune explication, beaucoup de gens le considèrent comme une combinaison de Tai-chi et de tennis. Puis, grâce à une observation plus approfondie, ils découvrent qu'il n'y a aucun choc, aucune confrontation pendant le processus d'entraînement entre les deux personnes, mais une bonne interaction. On peut donc dire que ce sport combine des équipements occidentaux avec des idées culturelles traditionnelles chinoises.


En ce qui concerne le nom de cette discipline, le développement en Europe du Tai-chi balle du dragon blanc a également pour objectif « d'adapter les mesures aux conditions locales ». En Chine, il s'appelle Tai-chi balle flexible, mais nous avons constaté que lorsque le terme 柔力 est translittéré, il devient « Roli ». Les Occidentaux peuvent facilement l’associer au mot « fauteuil roulant » et confondre celui-ci avec une discipline adaptée aux personnes en situation de handicap. C'est pourquoi, après avoir échangé avec l'inventeur, monsieur Bai Rong, nous avons nommé ce sport en Europe « balle du dragon blanc » et il y a deux explications à cela. D’une part, le terme « Dragon blanc » se prononce en chinois « Bai long », ce qui ressemble quelque peu à Bai Rong, mais dont la prononciation est plus aisée. D’autre part, l’image du dragon représente l’adaptabilité et la diversité du sport. 

Comment favorisez-vous le développement du Tai-chi balle de dragon blanc en Europe et quelle est la situation actuelle ?

Le pouvoir d’une seule personne n’étant pas suffisant, nous avons reçu le soutien de nombreux fans inconditionnels pendant le processus de promotion de cette discipline. En 2008, j'ai compilé et publié la version allemande du didacticiel du Tai-chi balle de dragon blanc. Cet ouvrage qui présente le sport à partir du contexte culturel, des principes et des concepts du mouvement, est devenu le manuel de référence d’enseignement du Tai-chi balle de dragon blanc. De plus, grâce aux DVD et à d'autres médias, nous avons attiré l'intérêt et l'attention de certains professeurs d'éducation physique, entraîneurs sportifs et autres groupes, qui servent de messagers pour diffuser l’information. Plus tard, grâce à Internet, nous avons gagné des fans dans différents pays européens. Après des années de développement, le Tai-chi balle de dragon blanc s'est désormais répandu dans de nombreux pays tels que la France, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, l’Autriche, l’Ukraine et la Russie.


Nous avons également organisé et organisé six championnats européens de Tai-chi balle de dragon blanc pour promouvoir des événements selon les normes occidentales. Nous positionnons cette discipline comme un sport plus adapté à la santé de tous, en mettant l’accent sur les loisirs. Chaque année, nous organisons des réunions d'échange et invitons des personnes de différents pays à venir discuter. Par exemple, le premier week-end d'octobre de chaque année à lieu la Journée mondiale du Tai-chi balle de dragon blanc avec des activités qui ont lieu en ligne et hors ligne.

À en juger par le nombre de ventes de matériel, nous estimons qu’environ 20 000 à 25 000 personnes pratiquent ce sport en Europe, dont la plupart sont des intellectuels, qui sont pour le plus grand nombre d’entre eux des enseignants et des médecins. Souvent ouverts aux nouveautés, ils apprécient la beauté du sport et en reconnaissent ses bienfaits pour la santé.

Article traduit du chinois, initialement publié sur Chinanews.com.cn.


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